MARILYN (1997) 7 cadres alu 41x51cm + text

 

Marilyn
Lors de mon adolescence marilyn était très présente. En fait dés ma petite enfance , jusqu'a ce que je devienne conscient de sa présence.
Toute proportion gardée elle était là , dans l'ombre de ma mére.
Un jour on finit par comprendre que sa mére n'est pas une blonde véritable et en tout cas qu'elle se fait déteindre en blonde.
Elle est une adépte des talons hauts , dont on sait qu'ils flattent la ligne de la jambe , le galbe du mollet , impriment une démarche particuliére du corps cherchant à compenser la perte d'équilibre naturel.
 Bien sùr elle est plutot petite , ce qui n'expliquerait pas ce qui n'est pas le simple désir de se réhausser de qlq centimetres , mais plutôt de participer a l'éstétic féminine du moment , dont marlyn est un exemple omniprésent. En fait une référence d'autant + génante que ma mére ne se sentait pas bien dans sa peau , alla méme jusqu' à envisager la chirurgie estétic pour ses jambes. Mon pére su l'en dissuader , mais cela ne réglait pas le(s) probléme(s).
Ds la vidéo “comment mon pére a tué Burt Lancaster“ (9'18.) j'ai évoqué l'importance de ces personnages mitics qui agitaient l'époque et ma mére en particulier. En l'occurrence Burt Lancaster et Gary cooper ds Vera Cruz (1954). Mais à d'autres momentson aurait put penser à garry Grant , et + récemment , avec le vieillissement de mon pére au visage en lame de couteau d'un James Stewart trés amaigri. Au moment méme où je tape ce texte "Le droit de mourir" 1983 , deG.Schaefer ns montre le couple Stewart ayant décidé de mourir ensemble…
Difficile d'imaginer que ma mére n'ait pas été sensible à la mésaventure  de marlyn et son écrivain (Arthur Miller) ((mon pére est écrivain)) Sans me rappeller les détails de l'histoire qui ne m'intéréssait pas particuliérement, je n'aimait pas la couverture médiatic de cette alliance entre l'intellecte et la pin-up. Trop caricatural de donner le beau role à l'intellectuel en question.
Il est donc vraisemblable que le suicide ( ?) de marlyn a put affecter ma mére , 2 ans avant son propre suicide ( 1964). Mais déja à l'époque la thése du suicide pouvait etre douteuse vu l'implication de marlyn ds la vie privée de Kennedy. Ajoutez-y son alcoolism , sa fragililé , autant d'éléments qui peuvent énnerver qlq fanatics d'un certain ordre moral et désireux de tourner au + vite la page Kennedy ( 1967).
Au suicide de ma mére , ma soeur (qui découvri son corps, une balle dans la poitrine) avait soigneusement mis de coté une pile de livre que ma mére avait soigneusement annotés , des passages cochés d'un trais appuyé. J'y jettais un coup d'oeil et faisait disparaitre le tout pour éviter à ma sœur de s'enfermer ds un réquisitoire dont les prémices étaient là bien avant le suicide de ma mére. Inévitablement les enfants ont leur part active ou passive, ds les relations parentales. Bien sùr ma soeur était furieuse que j'ai dispersé ces livres…ce testament littéraire.
Plus de 30 ans apréa sa mort, notre époque trébuche encore sur l'image de Marlyn . Son visage s'est prété à toutes les chromos, et on souhaiterait que les bouches d'aération de metro fassent voler + souvent les jupes des dames … C'est vrai que la minijupe a apporté une autre estrhétic du regard.
Sinon le cliché reste omniprésent. De belles filles posent toujours nues pour pouvoir payer leur loyer aujourd'hui comme hier. Voir aussi le dénudement insistant de la mode qui touche ces mannequins que l'on dit etre (abusivement) les stars d'aujourd'hui.
                                                                                                                                                                          ©  D.BAY   4.2.97