MONA fait le TROTTOIR . vidéo 6’13 couleur CASPAR RENCONTRE MONA
C'est en redescendant le boulevard st-Michel , alors qu'il s'apprétait à traverser au carrefour pour aller voir les livres qui pourraient le séduire chez Gibert , que leurs regards se croisérent , là , sur le trottoir. Il prétexta l'attente devant le flot des voitures pour rester prés d'elle. Elle-méme résta sur place alors qu'il ne céssait de porter les yeux sur elle ., comme malgré lui. Apparemment personne ne faisait attention à elle. Comment se faisait-il qu'il était fasciné alors que les autres semblaient tout à fait indéfférents. Pourtant sur le boul Mich les gens s'observent, les yeux se croisent, les regards suivent, les tétes se retournent ; il y a des tactiques pour changer de trottoir et revenir vers celui, celle qu'on a remarqué pour la croiser à nouveau et sentir la méme émotion et la méme incapacité à tenter l'abordage parceque quelque part on fait semblant de ne pas accorder trop d'importance à ce fantasme émotif qui vous saisi sans explication. Les voitures se sont arrétées et ils n'ont bougé ni l'une ni l'autre. Il s'est approché d'elle et en trois mots lui a dit qu'il aimerait faire sa connaissance et que si elle avait un moment il l'invitait à boire quelque chose à une proche terrasse de café. Suivirent une dizaine de tasses de café ou thé. C'est à cette occasion qu'il appris qu'elle ne prenait plus la pillule depuis sa derniere experience amoureuse qui l'avait décidée à ne plus se tenir prette pour la première aventure de passage comme elle l'était jusqu'alors , avant que la menace du SIDA ne prenne corps et alors que sa timidité et réserve faisaient que de toute façon elle passalt rarement à l'acte. La logique de tout ceci : pas de pillule + SIDA = préservatif. Ceux dont il parrait que le ridicule de tue pas. C'est dire si leurs rapports avaient atteint une certaine familiarité entre ces tasses de thé qui symbolisaient le vécu de cette rencontre aléatoire en se cultivant à travers lieux publics trottoirs et bistrots de leurs promenades. Elle se décida enfin à l'emmener chez ses parents , dans la vaste demeure familiale toute imprégnée de moeurs et d'un céré monial dont elle présentait , pour le vivre elle-méme , que le poids pourrait étre un choc pour lui. La rencontre fut en effet étrange . C'est que la demeure familiale la portait comme une familière des lieux où personnages et objets semblaient complices pour la désigner d'unisson comme une partie d'eux mémes… et en méme temps justement elle était tellement "intégrée" qu'elle en disparaissait , qu'on ne la voyait plus pour elle-méme mais plutot comme un mythe insaisissable à tous bien que porté par tous. Jamais , chez elle , il ne pouvait la regarder , la "voir" comme il avait pu la "rencontrer'' sur ce trottoir du Boul'Mïch. Jamais chez elle leurs regards n'échangeaient cette qualité profonde alors ressentie de part et d'autre.C'était comme si ils ne s'appartenaient plus, mistifiés, mythifiés par l'ambiance muséale de cette demeure où les personnages ne sont plus que des roles …plus son regard devenait scrutateur , plus elle semblait lui échapper… comme pour rejoindre déja la galerie de portraits d'ancétres qui envahissaient couloirs, éscaliers et murs des salons pour s'afficher comme l'exemplarité de l'immortalité s'opposant à l'éphémére,et prévisible mortalité,de leur amour . Ils délaissérent la trop acceuillante demeure familiale , pour :retrouver l'anonyma sécurisant et vivifiant des trottoirs et terrasses de cafés .
LES DROITS de L' HOMME , LA JOCONDE , L'ART
Ces trois- éléments se court-circuitent dans cette présentation allégorique.En trés bref on peut faire un paralléle entre :
1/ la joconde piétinée dans la rue, com l’ukraine pillonnée par la Russie et les droits de l'homme bafoués quotidiennement.
2/ Le mythe de la joconde "cultisé" en bien de consommation courante et l'application corporatiste de droits occupant le devant de la scéne ( travail, chomage, fins de droits, retraite…pas d’autodétermination de sa fin de vie, dignité, résponsabilité, liberté, égalité… )
3/ Le Musée lieu du culte avec l'objet originel symboliquement occulté, protégé, inviolable et invisible, signe de lui-méme laissant place libre à la mythologie… et le “tout le monde en parle. Personne ne la lit" de Jean-Michel Folon en introduction a sa tentative d'illustration de certains articles de la déclaration du 10 sept 1948 adoptée par l'assemblée générale des Nations Unies.
© Didier Bay