De Gaspar David Friedrich à Marlboro (8'56) couleur

Avoir la chance de "consulter" une toile originale de Gaspar David FRIEDRICH c'est pénétrer au coeur des alcoves de la culture officielle. C'est aussi étre complice des systémes de-sécurité du signal d'alarme à la vitre blindée aux reflets protecteurs. C'est surtout étre conscient du cadre qui entoure protége et cautionne l'oeuvre. Qu'il s'agisse de la Culture dans sa version "histoire de l'art", du cadre-Musée ou du cadre en bois sculpté-moulé-doré qui encadre l'oeuvre (ce dernier élément disparait éventuellement des toiles +contemporaines, lorsque l'artiste se contente des autres cadres). Regarder une reproduction imprimée des oeuvres de C.D.FRIEDRICH c'est avant tout vouloir y trouver traçe et figuration de tout ce que représente "l'original". Pour un calendrier utilisant de "belles" reproductions d'oeuvres de C.D.FRIEDRICH, la taille joue un role important pour susciter un certain sentiment de qualité en référence à l'original. Un petit calendrier n'a pas plus de prestige que le livre de poche en regard de l'édition reliée de "collection“. Aussi un beau calendrier de CDF doit- il d'abord étre assez encombrant, important, puis de qualité .L'éditeur n'engage en effet de frais de qualité que pour une reproduction dont l'original est un classique sans grand risque qui assure l'amortissement du tirage sur une grande quantité. Caspar fait parti de ces références immortelles. Pourtant un calendrier, méme "beau" et consacré à la gloire d'un peintre connu , réste dépendant d'une référence implicite au trivial quotidien. A la banalité quotidienne. Mais précisément, dans ce contexte 365 fois vulgaire par année 12 reproductions de Caspar ont la possibilité de laisser une traçe culturelle rythmée, programmée au long des semaines. Comme une menstruation culturelle qui injecte, insémine, au lieu de rejetter, expulser.
La page du calendrier comme ovule fécondante. Façe à une telle insémination il est encore difficile de savoir laquelle des méthodes est la plus éfficace entre le préservatif Muséale, le diaphragme des Académies, la mousse du critique d'Art, le stérilet du collectionneur, la pillule de l'historien d'art ou la méthode des températures des grandes ventes aux enchéres… Certains fanatiques préférent au coitus interruptus une abstinence totale.
On signale des cas de rejet, de cancers et de troubles divers pour chacune des méthodes évoquée ci-dessus.
Puisque nous avons abordé, graçe au calendrier de CDF, la trivialité du quotidien dont la sexualité est un modéle épisodique, nous pouvons passer à cet autre versant de l'iconographie qui pratique aussi l'insémination artificielle (certains extrémistes parlent d'intoxication).
Il s'agit de la publicité. (reste tranquil Caspar).
Si le calendrier Marlboro est là à coté, en paralléle de Caspar, c'est parceque Marlboro a su s'imposer avec autant, sinon plus, de présence mythique que... Caspar.
Je veux dire, si Caspar est assez connu en Allemagne (RFA)+ (DDR) il est plutot souverainement ignoré ailleurs.
Par contre le Cow-Boy de Marlboro est quasi universel car il récupére un mythe en le prolongeant, en l'immortalisant éventuellement.
Je veux croire que lorsque le dernier Cow-Boy sera mort (avec le dernier indien et ce dernier pour cause de mines d'uranium sur les derniéres réserves qui lui étaient concédées maintenant réquisitionnées ) que Marlboro éxistera toujours.
Bien mieux, on parlera probablement plus de la conquéte de l'Ouest qu'à propos d'un film de John Ford, sinon on parlera de "Marlboro Country".
De méme gue les explorateurs seront la génération des "Aventuriers Marlboro" (En France "Camel" organise de telles rendonnées hors des sentiers battus).
Que déja la moustache d'Hitler et de Chaplin disparait dérriére l'anonyme (donc immortelle) moustache du Cow-Boy Marlboro.
Si Marlboro a cru (à tort) pouvoir se permettre des infidélités à cette moustache, il en est d'autres qui ne se sont pas trompés : Camel, West, Arizona… entre autre marques de cigarettes ont compris la subtile virilité rassurante de cette moustache figurative du nouvel aventurier qui conserve sa joue douce .Fini le barbu hirsute, les rasoirs à pile éxistent depuis longtemps. La moustache évoque des plaisirs des fantasmes plus rafinés liés à l'image, aux vertues des produits portés par ces images.
La publicité comme derniére ressource d'évasion", de fantasme, c'est un privilége que les Arts contemporains sont sans aucun doute en train de perdre.
Attention Caspar tes héritiers ne sont pas à la hauteur. Quelqes pseudo intellectuels de service prétendent encore leur faire confiance (pour conserver leur poste) mais déja un net flottement est perceptible. Et ne me dit pas que la drogue va supplanter et rendre ridicule  la cigarette du cow-boy, car ici nous sommes dans le domaine de l'iconographie. Et l'image de la drogue se véhicule mal. Ca reste du trafic clandestin répréhensible. Attirant certes mais marginalement encore.
Le cow-boy ca reste du solide. Lui se drogue principalement d'espaces et d'aventures et ça fait quand méme plus réver que la mort d'overdose dans un chiotte de BahnhoffZoo (Berlin).
Je me demande Caspar, si tu as jamais senti entre tes cuisses un puissant cheval s'ébranler et dévaler un espace ? Non. Et en tout cas la moto t'as pas connu. Moi j'ai parcouru du paysage à cheval et aussi en moto. J'étais alors à coté du Cow-boy Marlboro et je t'avais complétement oublié. Désolé Caspar.
Le lorgnon que je mettais pour regarder ton iconographie un peu spéciale est tombé dans la poussiére, écrasé par les sabots de la moto qui me suivait.
Je me suis retrouvé avec une boussole dans la main gauche et un téléobjectif sur le ventre: tournant le dos à mes ancétres (dont toi Caspar) façe aux éspaces d'une nouvelle iconographie quotidienne dont Marlboro fait parti.
On ne sort pas de l'album de famille Marlboro.
Alors le calendrier Marlboro c'est une insémination pour le réve.
Le catalogue Marlboro Abenteuer Reisen c'est pour m'inciter à épargner mon capital pour construire mon aventure.
Cette peinture c'est le retour à la Nature, c'est la caution historique d'une iconographie officielle dont tu faits parti mon vieux C'est le certificat sur toile encadrée de ce que le mythe Marlboro es t une réalité culturelle entiére, concréte , encadrable, affichable selon une déja vieille tradition toujours d'actualité.
En renouveau méme.
C'est la preuve visuelle que l'Art et la publicité c'est la méme chose. Mais si : de l'iconographie•
Désolé Caspar !
Pourquoi tu ne dis plus rien ? ,
(si comme Caspar ce parcours vous pose des problémes consultez votre historien d'art qui vous prescrira exactement le type et la dose d'iconographie qui conviendra à votre cas particulier.)
© Didier BAY