M&M A cadres 51x61
Eugéne DELACROIX (1798-1863) Le 28 juillet. “la liberté guidant le peuple“ (1830)
Edouard PIGNON (1905-1993) Le grand nu écarlate au cactus (1982)
Tom WESSELMANN (1931- 2004) The great American nude (1961)
Francesco CLEMENTE (1952- ) Les 14 stations . N° IX (1981-82)
Toulouse LAUTREC (1804-1901) Femme tirant son bas
Masuo IKEDA (1934- 1997)
Extraits de l'introduction à ''MUSES & MUSEES" (ces extraits doivent étre reproduits en respectant l'orthografie originale. )
" Parler des MUSES c'est évoquer les pulsions à sortir de nous-mémes… et du reste. C'est mettre à nu qlq états d'ames, leur donner forme. C'est aussi aborder un domaine dont les religions ont longtemps prétendu qu'elles en détenaient le monopol: la spiritualité. En fait leur trivial commerce des ames béotiennes était, reste opposé à toute spiritualité…
••• Voila belles lurettes que les miroirs (et les Muses) sont encadrés et que les réalités doivent entrer ds des cadres pour etre percues com telles.
••• l'humanité ayant surement une déstinée de martyr à en croire les cons qui s'y emploient… Peur de la sanction d'imagineries sexuellement transmissibles? …
•••la fin des années 80 a eu cet avantage de démontrer que tous les modèls de société ont failli à leurs promesses.
••• C'est au milieu de ce jardin d'enfants en quète de maturité qu'est né le projet MUSES & MUSEES
••• effleurer aussi les discrétes zones d'ombres et pénombres de notre libide court-circuitée par les éclats du clinquant et séduisant superficiel. Constater aussi sans doute que notre soif de séduire n'a d'égal que notre soif d'étre séduit
••• Je semblais avoir écarté qlq uns de ces garde-fous obligemment fournis au cours de mon éducation et qui se révellaient un balast inutil ayant affaibli une structure qu'ils étaient supposés étayer
••• Regarder c'est lire quoi ? comment ? Selon quelles fictions préalables ?
••• sorte d'exploration/fuite riche en péripéties et angoisses pour rencontrer l'ultime de soi. L'ultime étant l'autre, ce soi inconu. L'autre étant le reflet de soi. L'ultime soi étant la mort, cette quiètude
••• les oeuvres ou sudations de l'imaginaire… ces lieux de médiatisation du sentiment d1éxister à travers l'exploration de soi
••• sciemment ou non l'artiste joue souvent le role privilégié (et difficile) de révélateur-analyseur de ces syndromes (pathologie d'une sensualité bridée) qu'il représente et bouscule à sa façon ds sa tentative de dépassement de lui-méme (et donc des autres) qu'est parfois le simple énonçé iconografic ou autre de ses troubles mis à jour
••• Il en faut donc trés peu pour sortir des promenades guidées de l'éxotism bidon, des fast-food et autres Disneylands à la triste modernité doublement symbolic : FAST pour la rapidité et superficialité du culte des apparences attractives, FOOD parcequ1il y a fénoméne de biberon, tétine distractive compensatrice liée à cette consommation à toute heure d'un Junk-food qui réconforte sans rassasier
••• les mentalités n'ont pas changé, les mœurs n'ont pas évolué. L'humanité reste toujours aussi fragile et lache
••• Au sein de ces dévastateurs lieux communs l'artiste torturé et illuminé, sorte de symbol d'une vie à l'état "brut"'déléguée à qlq gladiateurs-cobayes dent les qualités seront jugées (com ds les antics arénes) sur leur capacités à émouvoir et donc à mettre en scéne ce que chacun refoule d'habitude
••• La caresse est un échange médiatic semblable au geste du sculpteur qui dégage peu à peu la forme, au geste de l'écrivain qui place les mots du puzzle de son imaginaire
••• Les oeuvres sont là com autant de vraisemblances, traces de l'insaisissable dont on recommence éternellement l'ébauche de figuration sans pouvoir vraiment croire qu'un jour sera dépassé le stade du croquis
••• L'imagination n'est décidément pas au pouvoir et ce vieux slogan de 68 réste à réactualiser d'urgence : il n'a jamais été apliqué et l'imaginaire est de+ en+ contingenté, relégué aux artifices
••• Si l'on boit nos idées aux mamelles de nos nourrices , qu'en est-il du biberon télévisuel universel qui par l'exemplarité de l'image ns dédouanerait à l'avance, ns excuserait du mimétisme qui ns conduirait à reproduire ce type de scénes ds un contexte de "crise" donné où une sorte ''d'inné" ferait resurgir "l'acquis"
••• reconnaitre la faiblesse culturelle des uns et préventivement pratiquer la censure c'est reconnaitre la faillite d'une culture sans se donner pour autant les moyens d'y remédier. C'est pourtant un enjeu éssentiel
••• mais précisément on ne récolte que ce que l'on séme: la peur, l'inculture… pour résumer toutes les subtilités d'une pyramide sociale et "la misère humaines"
••• Ces fossoyeurs du sexe poussent la morbidité jusqu'à prétendre à un code du permissif et tolérable sur ordonnances, à l'égal des psychotropes, pour préserver la paix sociale qui passe toujours par le nivellement par les bas : la femme, les enfants et autre minorités répertoriées
••• Décidément trop fin de siécle ce SIDA propre à toutes les involutions et cotoyant l'endémie chomage cette castration définitive alors que l'hom civilisé a étouffé le fragil spirituel sous l'appareillage stérile du materialism. Le pseudo spirituel du religieu) (ou fascism c'est le méme) joue les portes ouvertes aux promesses du pouvoir sùpréme voisinant toutes les crises
••• Quand on se bat pour la survie il n'y a pas de quartier. Seuls les nantis peuvent se permettre des états d'ame et pleurer sur des valeurs devenues désuétes devant la misére humaine. Ce raz de marée lent et invisible apparemment puisqu'on n'en tient toujours pas compte
••• La valeur. Les valeurs… notions en constantes redéfinitionS ,com ns-mémes
••• sans doute l'artiste est-il iconoclaste. Ce qui ne veut pas dire qu'il a pour occupation de détruire les images mais + précisément ,d'en décortiquer le ''phénoméne" pour mieux s'en réapproprier des éléments qu'il réinvente à sa manière en y injectant une nouvelle identité de sens induisant d'autres types de perception que ceux jusqu'ici pratiqués sur ce qui est lisible à une époque donnée : ses académismes
••• pour l'artiste autant d'éléments parasites à discerner en+ des habituels contextes de création : l'isolement, le doute, les limites matérielles, les remises en cause de l'individu à travers l'expérience de ses médiatisations. Difficile accouchements sans prise en charge ni congé de maternité
••• L'humanisme du 19ém d'un colonialism enrobé de belles lettres a consommé aujourd'hui la jolie fable du partage des connaissances menant à la liberté de l'individu
••• la création d'une Europe est l'occasion idéale pour une attitude commune de dépénalisation et réinsertion de la drogue ds les ordinaires produits d'aliénation déja admis. Les opiums du peuple. Puisqu'il en faut tant qu'on n'y substituera pas les conditions préalables à une véritable liberté, cette fragile résultante d'un consensus économic et culturel.. équilibré. Utopie à atteindre
••• Les Muses sonnent à votre porte ! Entrebaillez la, elles trouveront sans doute le moyen de faire sauter la chaine de sécurité
© CASPAR DIDIER BAYDRICH 1993
(Didier BAY a rencontré Caspar lors d'un séjour à Berlin de 1979 à 1982)