SOLS (V.48')

                                                                

BITUME   (V.48') couleur  (Sol)

Cette série est composée de formes de matieres, de couleurs apparemment tous aléatoires, collectés au fil des années. Accumulation instinctive dans ses motivations non définies au départ, ouvertes et improvisées sur le terrain, au grés des opportunités qui se présentent. Le moment de prise de vue est une rapide concentration accompagnée de la satisfaction propre à une tache (bien) accomplie. l'auteur/fotograf n'aura pas pris le temps d'en faire une affaire de cet instant fotografic parmi tant d'autres.
De temps à autre intérroger le futur quant à l'éxistence réélle à donner à ces séries de documents encore inactivées lorsqu'elles ne sont qu'archives.
l'acte fotografic devient banal pour tous dans sa massification, acte plétoric multiplié par les médias qui le permettent dont le smartphone (cette caisse à outils proche du pace maker à en juger par la manipulation incéssante de l'objet entre bible et chapelet qu'on égraine d'une maniére addictive ) est sans doute actuellement l'outil le plus évident pour films et fotos. Banal donc la prise d'images et pourtant, curieusement toujours d'actualité cette phrase tant répétée à l'adresse de D.B "pourquoi vous avez pris cette foto" alors que l'acte rapide a déja eu lieu pour la + grande frustration du questionneur interloqué.

L'obsolescence, l'anachronisme, voire le pseudomoralisme d'un tel questionnement qui sous-entend qu'il aurait sans doute fallu prévenir, demander une autorisation , mettre en place un préalable, une initiation voire une reconstruction du monde à divulguer/justifier avant la moindre prise d'image ...ne fait que renvoyer à D.B l'inculture profonde, inanimée qu'il n'a lui-méme que trop subi/vécu dans son éducation scolaire et contre laquelle il n'a céssé de lutter depuis la fin de cette scolarité au bilan catastrophique, à la fois si violente dans ses contraintes physiques et morales, pétrifiant sur place les élans de curiosité et vitalité de la jeunesse déchue de toutes ses qualités à développe, au profit de catéchismes obsolétes imposés dans des salles de classe monastiques qui ne font que répliquer/valider les classes sociales dont on est supposé s'émanciper .
Scolarité si pauvre dans ses réussites à moins de s'ennorgoellire de cette forme de lobotomie opérée ds ce formatage culturel où l'essentiel créatif est la fois absent mais surtout écarté pour toujours de tout processus mental au profit de la forme d'intelligence la plus lénifiante apparemment adéquat aux 3 premiers de la classe capables de régurgiter les obscurs opuscules issus de scribes spécialisés n'ayant jamais perçu ce rien de spiritualité qui pourrait s'appeler la lumiére du jour, la forme d'un nuage, pour aller au plus simple de notre météo quotidienne.
Culte de l'échec pour les autres dont les 40% de deux générations ne maitrisant ni lecture écriture ou calcul sans parler de leurs facultés à comprendre ou concevoir quoi que ce soit d'où notre lénifiante république d'électeurs maintenus en vie citoyenne de consommateur par perfusion de sondages et gavage télévisuel à dose de 4h30 quotidiennes où le summum jouissif est atteint avec les jeux télévisés ce prolongement naturel d'une scolarité pavlovienne aux réflexes conditionnés. A contrario l'intéret exclusif porté à la mythique litterature est un syndrome parlant de la pathologie mise en place en France à travers une langue de toutes les vaines coercitions puisque personne ne sait écrire correctement cette langue impraticable. D'où le silence où la litterature s'impose.
Plétore de matières indigestes dans cette culture de banquier, collectionneur boulimic, congloméra absurde de pseudo-connaissances, flatulences induisant un chaos conceptuel total antinomic à toute synthése constructive autre que celle du tirage du millionnaire gagnant triomphant au milieu des millions de perdants. Dans ce contexte posseder une encyclopédie dans sa bibliothéc ou dans sa téte s'est s'affirmer incapable de gérer la moindre participation inventive sublimant les références convoquées par ordre alphabétiques ou par analogies de thémes telles que sur internet. Tout au plus un caca, reliquat des utopies non avenues d'un siécle de lumiéres blingbling devenu flopflop, ou encore un paté de foi gras, cette spécialité française du gavage au profit de la scolarisation ratée d'une culture qui le devient en se sacrifiant pour le devenir du passé tel l'industrie du tourisme scolaire et non la dynamique d'un présent en quéte de révolution.
On est à l'opposé d'initier la reconnaissance de soi dans les méandres de la génése de sa relation aux multiples aspects possibles d'un environnement (dont des approches de l'émotionnel, de l'imaginaire) alors que cette scolarité n'en aborde aucun en se cantonnant à un catéchisme pseudo-intellectuel annonné hors de toute expérimentation initiatique engageant un individu constamment nié .
D'où la question "pourquoi vous avez pris cette foto", acte fotografic incompréhensible selon la logique de ce formatage omniprésent dans tout acte et pensée.

Bien entendu le questionneur ne se pose pas la question, en fait il nie à l'avance toute réponse possible et porte plutot une accusation déguisée en questionnement envers l'auteur hérétic coupable d'un "cliché" non répertorié, incongru, donc agréssif à une culture (française ou autre) particuliérement intolérante à toute étrangeté qui viendrait nier les années de souffrance d'un pénible formatage qu'il n'est pas question de remettre en cause comme nous le rapellent tous les ministres de l'éducation succéssifs se cassant les dents sur ce mamouth immuable car déja innerte, mort de longue date tout en devenant d'autant + sacré qu'il n'est plus qu'un mythe, une fable pour enfants anesthésiés s'endormant pour un cauchemard assuré au pied de ce monument rafistolé par de mutiples prothéses alourdissantes, inventaire des éditions scolaires plutot que répertoire de la vie à éffeuiller joyeusement.
Colossal ratage suscitant l'attrait bien compréhensibles de tout jeu éléctronic dont le téléfon portable permettant de surfer à l'infini dans des fuites en abime où l'immédiateté impose le nouveau mythe d'un pseudo temps-réél qui pourtant à tous les stigmates de l'inflation d'un rien bien envahissant, ns en sommes les témoins passifs en tous lieux publics où le logo d'un téléfon endormi remplace le "défense d'afficher" qui tentait jadis de museler l'affichage militant intempéstif des classes sociales en lutte.
Ojordui on tente de museler le bavardage insipide de consommateurs infantils exerçant leur droit de parole ds une débauche d'insignifiance portée aux nues. Sorte de revanche sur les silences imposés de la scolarité que ce "loftstory" permanent de la rue auquel beaucoup s'éfforcent de participer avec une constance trouvant ses prolongements dans le bloging, le tweet, le facebooking où chacun s'éfforce de tenir son rang d'individu virtuel porté par un "réseau social" , ce nouveau formatage autrement plus valorisant, semble-t-il que le futur " plan social" vous gratifiant d'un licenciement en place d'une licence. La technologie encourage et accentue ce travers de médiatisation frénétique en le rendant quasi incontournable, obsessionnel, cordon ombilical spirituel.
Addiction facilitée là où le commercial prend le relai du culturel selon ses critéres marchands, les mémes qui imposent une économie sur laquelle le monde politique n'a aucune prise se contentant de quelques manipulations/mascarades aux effets momentanément anesthésiants... en attendant le prochain quinquenna dont on parle déja 100 jours aprés l'avénement de celui en cours, selon des moeurs médiatic de l'événementiel artificiel racoleur, vénal, vendeur.
Comment se fait-il que le systéme Goldman Sachs ne soit importuné par personne, ces banquiers-requins n'ont-ils pas des comptes à rendre? On croit comprendre qu'ils tiennent l'Amérique, l'Europe, le monde par les couilles en distribuant des actions pourries et en spéculant sur leur baisse ce qui permet de ruiner les banques de son choix alors que d'anciens employés tiennent des postes clé à la Maison Blanche, au Congrés, dans de grandes institutions internationales, dont Mario Draghi patron de la Banque centrale Européenne, et qu'ils participent et spéculent sur le naufrage programmé de la Gréce, de l'Europe... et la féte continue, on paie les pots cassés. Serions nous désinformés ou les informations n'ont-elles finalement aucun sens réél dés lors que le pouvoir financier vous protége. En France ns avons l'INSEE et ses indices et statistiques bidonnés pour ns faire croire que nous sommes heureux riches beaux et plein d'avenir. Un monde de dupes parainé par l'Etat, les Etats endétés et dispendieux .. et ils s'étonnent du peu de crédibilité qu'on leur accorde.
Plus que jamais ns sommes dans la semblance et la vraisemblance, cultivant des attitudes et objets sur lesquels ns projetons une croyance, une crédibilité juste suffisante pour une consommation immédiate. Un monde de rumeurs dont le buzz est le bruit de fond rassurant: ns sommes encore en vie.
Ca n'est plus seulement de l'immédiateté frénétique qui se marche sur la queue mais aussi une rythmie qui conduit inéluctablement à l'étouffement.

Donc ici des formes, des matiéres, des couleurs apparemment tous aléatoires, simples traces d'un regard anachronique porté sur rues et trottoirs en dépit d'un sens commun de lecture qui ne prévoit pas une vision en surplomb mais s'adresse conventionnellement à une lecture en perspective déstinée à influer sur les décisions spatio-temporelles propres au déplacement de l'individu sur ces surfaces selon des codes appropriés ici réduits à des graphs matiéres et couleurs dont seul l'ésthétisme apparait comme un nouveau sens caché dans les traces/souvenirs perceptibles du vocabulaire initial bousculé dans ces cadrages.
Ici l'oeil entraine l'ésprit vers des domaines inconnus du genre "art abstrait" puisque l'abstraction est visiblement privilégiée...et qu'il va falloir tenter de recréer un sens ... émotionnel.. esthétique...pour tout dire sans rien nommer.
Au hasard on peut ouvrir le chapitre des exotismes, phénoménes liés à l'anachronisme dans le regard ordinairement appareillé de ses lunettes de lecture culturelle. La technologie joue des roles épisodiques importants dans ces exotismes: le téléobjectif qui projette dans le monde du là-bas, la macro dans le monde de l'invisible qui sature notre univers du ni-vu ni-connu, ainsi que figer la vitesse ou garder la trace floue d'un mouvement devenant perceptible continuent de fasciner les fotografs et leur public béotien dans un regain emplifié par les capacités actuelles du numérique et ses virtualités poussant chacun à se mettre en scéne pour participer à la kermesse de la mise en ligne directe dans ce fameux temps réel pathétique dans l'emphase de l'insignifiant.
Et immédiatement dérriére ces éxotismes technologiques, des grammaires d'esthétisme tentant de ressouder des bribes de référents, d'entendement "commun" pour redonner sens à ces pseudo-anachronismes momentanés alors qu'il est si difficile de faire confiance à ses propres impréssions.
De nouveaux termes et tics de langages de plumitifs engagés dans le commentaire de l'Art des panégyriques conséquents, pavés textuels aux allures formes et styles impréssionnants de mausolés ou cénotaphe vide de contenu transformant la plus petite création ou assimilée en monument incontournable. On se prend les pieds dans le tapis de la langue déployée devant les éternels écoliers en attente d'une leçon que nous sommes réstés.
Là encore inflation des langages et comportements, le trop devient la régle avec le tout, tout de suite du temps réél supposant adhésion et participation immédiate à la moindre injonction, au plus petit "démarchage" idéologic. Raccrocher systématiquement le téléfon, zapper la TV, fermer la radio pourtant dernier lieu de qlq reflexions et témoignages aux allures moins formatées... pratiquer un retrait salutaire pour conserver une vigilance, une vacance.
Se libérer des références de l'acquis pour arriver à un autre stade où le regard en s'émancipant se jette dans le quasi vide pour atterrir en terre inconnue sans etre terrorisée par "le non-sens" qui devrait s'y trouver mais qui semble enfin avoir négligé de s'imposer pour laisser place à des négociations avec soi-méme laissant poindre des sensations encore innomables mais captant l'interet. Situation floue à cultiver, et c'est une jubilation valorisante qu'explorer avec le courage de l'aventurier inconscient ces nouveau territoires non balisés .
En dehors de la situation d'éxotisme la vigilance réste un comportement à privilégier, il demande un réél effort d'imagination dans ce qu'il postule que tout est digne d'interet . C'est une question de regard donc une attitude intellectuelle .
D'où l'échec de la scolarisation lorsque l'exotisme du monde en vase clos qu'elle propose rencontre la forme livresque, la plus pauvre de l'apprentissage et l'initiation, relayée par un cours magistrale de répétiteur le plus souvent pédagogiquement inapte d'où le peu de maitrise de son discours et la pénurie de moyens d'où le peu d'interet qu'il peut induire pour toute matiére déja appauvrie par le supposé incontournable formatage du livre renvoyant au catéchisme nécéssaire a établir et péréniser des croyances ... obsolétes. Inadéquation totale. On est à l'opposé du postulat que l'enfant apprend dans le jeu.
L'obtention d'un diplome en chocolat de bonne conduite intellectuelle, simple certificat d'une "premiére communion" (ce vieux modéle de réseau social) en échange de votre jeunesse selon un principe de sacrifice et d'expiation judéo-chrétien car la scolarité n'a rien d'une entreprise civile laique républicaine émancipatrice mais aplique tout du religieux coercitif dans la forme et le fond sans le bénéfice structurel escompté de l'austérité, induisant le rejet, alors qu' ironiquement, avec obstination, l'actualité économique ne nous offre rien d'autre que l'austérité dans la récéssion.
Un méa culpa ad nauséam via le compte banquaire clignotant.
Cette scolarité en maison de retrait habitue les citoyens à ce qu'il n'y ait pas de jeunesse dans la cité d'où un clivage entre adultes et enfants qui ne prédispose pas à l'intégration vers un futur role d'adulte puisque ce monde étranger leur est fermé, les encourageant à développer leurs codes, langages, réseaux lorsqu'ils auront réussi à dépasser le premier cycle capteur de la playstation où l'expréssion la plus courante du jeu est le mitraillage comme on commence à faire semblant de s'en apercevoir au grés des unes meurtriéres de l'actualité comme des productions Hollywoodiennes pour ados.
L'idée reçu est que la culture est une entité sacrée évitant tout rapport avec la vie civile et donc à enseigner/pratiquer hors de toute intrusion possible de l'utilitaire, d'un rationnel aplicable pour un débouché déterminé avec ses sponsors intéréssés déja bien en place dans certains pays ou cultures aux budgets étriqués libéralisant les moeurs commerciales au sein d'un enseignement de pénurie où l'on n'aditionne plus des cerises mais des hamburgers et où certains codes de formes et couleurs prévalent sur d'autres au profit d'une familiarité avec ce qu'offre le monde commercial qui fourni manuels, programmes et outils pédagogiques en méme temps que les nouveaux uniformes d'une jeunesse porteuse de logos identificateurs parfois simplement religieux. Certes une dérive, conflit d'interets mais le bilan est-il alors pire que la pénurie de haute moralité, douteuse, incapable de mettre en place des compromis acceptables plutot q'un désinteret total?
Ce coté sanctuaire est beaucoup trop idéaliste et religieux dans la forme et le fond. Il faut avoir les moyens de ses ambitions dérriére les emphases langagiéres irréprochables telle l'intégration de tout enfant, tous handicaps, supposant des enseignements différenciés annoncés mais inapplicables dans la pénurie d'enseignants et moyens... sans parler de programmes obsolétes et pédagogies improvisées sur le tas doublées d'un travail administratifs de dossiers et projets bien inutiles car uniquement déstinés à justifier les honoraires des inspecteurs ces garants de la pérénité d'un systéme infantilisant peaufinant à l'excés son obsolescence, ses dérives administratives, sa méconnaissance réélle du travail de terrain, son ignorance de toute réalité pédagogique, son absence de vision globale adéquat à l'actualité alors que seuls 3000 enfants échappent au formatage en suivant une simili-scolarisation à domicile.
La condamnation de ce systéme éducatif est sans appel devant tant d'anachronismes, non sens, refus du réél. Il est alors insensé de parler de mauvais éléves ou mauvais profs. L'échec de l'ensemble est inscrit dans le projet méme et ses conditions d'aplication. Une erreur totale, un sabordage culturel.
A quand et où les passerelles indispensables pour un enseignement pragmatique adapté au jeu de la vie dans cité, conduisant à la vie d'adulte intégré à son environnement, préparé au monde du travail selon d'éventuelles affinités jusqu'ici non révélées par manque de confrontation/initiation/information.
Tout cela n'a-t-il donc aucun sens ?

On peut aussi ouvrir le chapitre du regard et ses corollaires l'invisible et le lisible.
Si la prise de foto pratiquée par D.B est rapide dans une gestuelle légére, fluide, instantanée c'est parceque le regard a déja anticipé un cadrage qu'il recentre au moment du déclenchement. C'est le résultat d'une longue pratique se renforçant dans l'exercice du déssin ou dans les recadrages éventuels à l'agrandisseur des fotos argentiques ou en portant l'appareil reflex à l'oeil en particulier dans l'usage du zoom. L'avénement du numérique et du petit compact avec un écran pour tout viseur, simplifie la gestuelle en une visée à hauteur de ceinture ou bout de bras, facilite la rapidité et aboli un défaut majeur de la visée portée à l'oeil: une ligne d'horizon trop haute, préjudiciable à bien des cadrages. voir les incontournables fotos de familles aux personnages déformés par une perspective raccourcissant les jambes, phénoméne considéré comme normal à l'oeil qui ne regarde pas l'image en tant que telle mais s'ingéni simplement à identifier les personnages présents. Une sommaire lecture tronquée de tout ce qu'un cadrage peut intégrer de lisible renvoyant à notre scolarité pour grosses tétes et petites jambes. Aucune culture de l'image et on regarde la TV comme on regarde les fotos de famille, en béotien de l'image dans un quotidien où nous ne céssons d'en consommer. Aucune réflexion sur le regard porté, ni initiation sur la prise et lecture d'image. Moeurs d'occlusion visuelle, intellectuelle, conceptuelle.
Fotografier développe l'acuité du regard, le controle de la réspiration et de la main, multiplie les champs d'intéret, les domaines du visible; comme bouger, danser développent le corps et son inscription dans l'éspace, la réspiration; comme parler développe locution, élocution et pensées; comme écrire aide à développer réflexion, fiction, forme et style dans les rythmes conjugués d'une respiration, d'une attitude, d'une écriture, dans la pratique d'un clavier, dans un comportement spécifique se constituant au sein de toute pratique médiatique prolongeant et exprimant les pulsions du corps, de la pensée, d'un regard, d'une émotion... d'une création etc. La fonction créé l'organe.
A contrario l'avènement du quotidien dans son répétitif incite à mettre en place des automatismes de lecture, de comportement, de pensées et transforme peu à peu le familier en inconnu dans la perte de sens de lisibilité des automatismes. Incidemment on rejoint les effets pervers du radar routier qui induit des vitesses stables qui neutralisent toute vigilance et facilitent l'endormissement, cause de la majorité des accidents avec l'alcoolisme.
Les radars sont dangereux en occultant l'effet d'exotisme de tout déplacement dans le paysage et en suscitant une monotonie ponctuée d'une variété incohérente de vitesses limites insuffisamment signalées et se succédant en autant de sauts d'obstacles schizophréniques destinés à provoquer la faute comme en atteste le radar judicieusement placé au point de récolte des prunes au moment où vous rejoignez l'album de famille des routiers en faute, délinquants, coupables
Autre stigmatisation culturelle bien au-delà des amendes et pertes de points ces aspects socialement pervers dans une économie pathologiquement trop centrée sur la voiture, ce symbole déchu de l'autonomie devenu moyen de coercition et de perception de taxes complémentaires dans un toujours plus administratif ayant depuis longtemps perdu toute vision globale qui permette de constituer une identité culturelle. Perte de sens.
La vigilance est un exercice difficile au sein du quotidien et c'est pourquoi il est si facile et plaisant de la retrouver dans un contexte exotique de voyage où la nouveauté suscite une vigilance minimale sans en etre conscient. C'est en quoi les vacances, la vacance sont des situations stimulantes porteuses du plaisir de jouir pleinement de l'instant présent, fait remarquable s'opposant aux automatismes du quotidien .
On comprend bien finalement ce "pourquoi vous avez pris cette photo ?" . C'est bien une question d'inculture en désaroi qui s'exprime naivement.
Caspar le     01.09.12                  © Didier BAY.