CHEZ FLORETTE

                                                                                                         

CHEZ FLORETTE. C'est en 1789, à Paris, Chez Florette la logeuse, dont le 2ém batiment à 3 étages en arriére-cour était un bordel très prisé à l'époque, que ceux qu'on appellait les 3 corbeaux (toujours vétus de noir) se retrouvérent, en pleine révolution. C'est Fred, (le Holderlin, poéte Vert un peu timbré, branché gréce antique), qui avait entrainé là le timide et romantic théologien George (le Hegel,apprenti philosophe) que Caspar (le Baydrich, artiste iconoclaste définitivement agnostic en ces périodes de forte imprégnation religieuse), appellait sale-gueule.. Et c'est là que les 3 révolutionnaires s'appliquérent du mieux qu'ils purent à militer pour les droits de l'homme(Déclaration), élargir la notion de patriote (mot inventé en 1750) à celle d'européen, se moquer: du cocul notoire qu'était louis 16 et sa Marie-couche-toi-là (Antoinette qui lui pondait des batards sans reprendre son souffle), de la noblesse, du clergé et de la bourgeoisie affairiste dans une France à 88 % paysanne, de l'armée royale et de tous les cathos en pleine débandade entrainant une émigration des contre-révolutionnaires dérriére une Cour en éxil,… S'imprégner de foules houleuses meurtriéres, baiser, boire, discuter et donc reconstruire le monde dans ce moment d'éxaltation où tout paressait possible. Il était temps ! On parlait de Liberté-Egalité-Fraternité. Pas encore de Libéralism, Quotas, Délocalisations, Globalisation et ¼ monde.
FRED – Le 17ém a été celui des académismes et ça continue. Ces cons de mandarins n'en ont pas assez des impérialisms, de siécles d'éxactions religieuses instituant le lien social dans la douleur et le deuil sur les charniers d'une culture/pénitance privant le peuple, entre autre, de sa langue vivante en imposant la langue morte des académismes que méme les empoulés de la Cour n'arrivent pas à pratiquer. Sans parler de l'ortograf rigide et inadapté ! Un Gargantua aurait pissé sur tout ça ! (étre Rabelaisien désignera une attitude jouissive, ivresse inventive de parole et de savoir. Comme faire le Godard se référera à une similitude d'irrévérence imaginative dans le domaine de l'audio-visuel)
GEORGE- En + dans le cadre d'une Europe sans frontiéres où les diplomes seraient partout équivalents ça va etre la course à l'élitisme du cursus le + valorisant. Le modèle débile des matiéres / disciplines va s'éclater en spécialisations locales perverses pour bien montrer sa différence convenue, son carnet d'adresses-caution.
CASPAR- A quand un Freud pour signifier à ces affairistes qu'ignorer l'anima-affect-libido-psychée, le corps, c'est s'interdire les avantages incontournables de l'enseignement par l'expérimentation du faire / créer (la médiatisation hérétique et questionnante des créateurs bousculant les pseudo certitudes akadémiques) où la main, les sens, sentiments et intuitions du sensible s'allient pour signifier que seul le tatonnement aléatoire attentif / imaginatif / scrutateur est révélateur de ce qui agite les tréfonds obscurs de l'individu porteur d'un présent à accoucher, prémice du devenir. Alors que toutes les encyclopédies du monde ne proposent que des archives pour anéthésiés du cerveau, thésards en hibernation, universitaires frustrés, angoissés en quéte de modèles.
FRED- Certes les références réstent utilisables par l'éxpérimentateur prêt à juxtaposer / confronter des données éparses pour mieux les resignifier à son usage, mais en effet en aucun cas etre un point de départ ex nihilo pour un enseignement assis dans tous les sens du terme, qui pour n'étre alors que scolastic réste dans la pratique des catéchéses dont nos cultures ont un besoin urgent de s'affranchir. C'est du rabachage de secte, de curé, indigne/scandaleux dés lors qu'on prétend s'attacher à la liberté individuelle liée aux droits de l'homme de disposer de son corps comme de son ésprit pour les + grandes utopies.
GEORGE- C'est pire que du rabachage qui ne toucherait que l'ésprit éclaté en mini-secteurs irréconciliables pour une individualité divaguée / détruite par ce procéssus méme. C'est un génocide culturel par l'absence totale de recherches expérimentales aussi bien que de pluralité de lieux / médiums / actes s'alliant à des pratiques d'interdisciplinarités sans cloisons pour une intelligence véritablement fluide, sans cesse en quéte de capillarités adjacentes . Me suis-je bien fait comprendre ?
CASPAR- Le mot génocide parraitra sans doute un peu fort pour ceux qui n'ont pas vécu au quotidien la dureté de nos incéssantes guérres de religions et charniers de pouvoirs politiques toujours subordonnés au profit du commerce et de l'industrie culturelle, façe à ce qu'on nomme proprement génocide lorsqu'il y a éradication physique d'un peuple, d'une éthnie ou encore sa négation dans un statut minoritaire de sous-homme comme pour les femmes, enfants, vieillards, handicapés ou autres étrangetés disqualifiantes très facilement repérables, aveuglantes au sein de cultures akadémics normatives, intolérantes par essence. On peut donc parler de véritable génocide à caractére auto-suicidaire. On est d'accord ?
GEORGE- Exacte ! L'akadémicien se prévalant d'étre le garant du respect de la pseudo-valeur absolue de l'institution est son propre meurtrier in fine. Le malheur est qu'il aura eu l'impréssion de se glorifier dans l'éxécution du massacre des autres comme le terroriste intégriste (post-Quasimodo) qui se prend un ticket pour une Twin tower.(c'est ainsi qu'on appelait les 2 tours de Notre Dame , réstées tronquées depuis un des nombreux suicide/génocides pré-Esméralda, notamment pendant la Révolution qui telle un Boeing éffondra la fléche centrale de 90m, remise en état par Viollet-le-Duc de 1845 à 1864, un akadémitien dans son genre qui avec Haussmann (favorable au rétablissement de l' Empire) préfet en 1853 donna cette unité architecturale et topographique propre à faciliter l'action de l'armée et ses canons… qui fait un des charmes de Paris et se fit au détriment des vieux quartiers populaires/révolutionnaires alors contraints d'émigrer vers les banlieues. Chez Florette disparu. Mais avant retrouvons-y dans leur chambre nos 3 corbeaux revenant d'un lissage de plume au batiment d'arriére-cour.)
FRED- j'ai entendu parler du physicien prix Nobel qui a une nouvelle méthode d'approche de l'enseignement trop limitée puisque liée à l'expérimentation en sciences et ne changeant rien de fondamental quant aux structures et contenus scolaires. Sharpac, un réformiste soft . Rien de très sérieux malheureusement, simple acharnement à la pérénité du systéme. La main à la pate s'appelle sa methode boulangére pour petits pains conformes. Le levain en est bon pourtant.
CASPAR- Il a trouvé une aide avec Jack Lang ministre de l'éducation qui y a recréé un mini-ministére de la culture. C'est bien la moindre des choses que ces 2 ministéres se rencontrent enfin, mais au sein des morcellements des pouvoirs et disciplines akadémiques c'était jusqu'ici incompatible, impensable. C'est vous dire les dégats d'une culture en tranches! Bref Jack envoie quelques tireurs délites (plasticiens, créateurs divers) pour forer quelques trous dans le bunker/connerie-béton de l'Education Nationale. Histoire de semer des virus dissidents sous le pretexte de soigner les étudiants (et enseignants !) atteints de maladies nosocomiales, de + en + nombreuses et précoces, entrainant très vite un rejet systématic de tout ce qui est assimilé à des contraintes, à l'état ou l'institution, du flic au conducteur de bus en passant par le pompier de service, sans parler de l'enseignant.
GEORGE- C'est quoi nosocomiale ?
CASPAR- Un mot typic de la langue française qui ayant honte des effets pervers d'un systéme invente un mot incompréhensible à tous pour désigner les effets de cette perversité. Une façon de cacher la honte, comme d'habitude, comme dans l'enseignement cacher l'échec, les mauvais profs inamovibles. Une maladie nosocomiale c'est celle que tu attrapes en milieu hospitalier. Ca touche + de 50% des hospitalisés qui viennent avec un truc et en attrapent un autre, y réstent parfois.
FRED- Par rapport à l'école la comparaison est soft. L'école c'est de l'humiliation quotidienne pour 95% des éléves au profit (?) des 5% d'adaptés qui adhérent à l'intelligence dégénérée de cette pénitance. Mais c'est donc au final la mort d'une culture obsoléte qui n'en fini pas d'agonir. Difficile de se féliciter de l'acharnement thérapeutic de Sharpac et Jack, qui bien que dans le bon sens se heurte à l'immuable non-sens de l'entité Education Nationale et de son personnel infantilisé dont les éventuelles vélléités de sortir de l'impasse/calvaire actuel sont réduites à néant par une pénurie financiére endémic antinomiques à toute évolution: fermetures de classes, d'écoles, accroissement des éffectifs, programs obsolétes surchargés (vive les 35h !), introductions d'enfants handicapés dans des lieux et conditions donc défavorables… la cata !
GEORGE- On a réduit l'école obligatoire à un pretexte de gardiennage forçé (mise à l'écart) de la jeunesse parquée ds un ghetto / camps de concentration d'où chacun ressort tatoué / nanti pour la vie d'un passif d'échec / humiliation accablant… la haine des autres et de soi. Sauf pour quelques diplomés sans valeur qui n'auront pour véritable échappatoire… que de devenir prof à leur tour… C'est ça la culture.
CASPAR- C'est terrifiant ! Décidément il ne nous réste plus qu'à faire la révolution. Une fois de plus.
GEORGE- Bon, mais si on retournait voir nos muses, nos compagnes de joutes quotidiennes, inspiratrices, égéries, histoire de se mettre en forme avant d'en démordre avec les formes de cette putain de culture qui se laisse prostituer par les premiers académiciens / gérants / commerciaux / proxénétes venus. Didier BAY. Chez Marianne. 18.02.2002

© Didier Bay